Dr LE LANNOU
DR LE POUL
Jeudi 18 octobre 2018.
Jeudi 18 octobre 2018.
Conférence suivie d'un débat sur deux thèmes du débat national de bioéthique:
la procréation médicalement assistée par le
Dr Le Lannou,
ancien directeur du CECOS de Rennes;
et l'amélioration de la fin de vie par le
Dr Yves Le Poul,
médecin généraliste formé à la psychiatrie, et intervenant actuellement dans plusieurs structures pour personnes âgées comme médecin coordinateur.
la procréation médicalement assistée par le
Dr Le Lannou,
ancien directeur du CECOS de Rennes;
et l'amélioration de la fin de vie par le
Dr Yves Le Poul,
médecin généraliste formé à la psychiatrie, et intervenant actuellement dans plusieurs structures pour personnes âgées comme médecin coordinateur.
Bioéthique :
le point sur les débats autour de la procréation et la fin de vie.
Le jeudi 18
octobre, l’association Laur’art a choisi de faire vivre le débat autour de deux
grandes questions de société : qu’est-ce que donner la vie ?
qu’est-ce qu’accompagner la fin de vie et mourir dans la dignité ?
Pour aborder ces deux thèmes nous avons invité deux
médecins : sur le thème de la procréation, le Docteur Le Lannou, ancien
directeur du Cecos à Rennes (Centre d’étude et de conservation des ovocytes et
du sperme humain) nous aidera à comprendre les enjeux des différentes
techniques aujourd’hui disponibles pour faciliter la procréation : il
expliquera ce qu’est l’âge de la fertilité ,la baisse de fécondité observée
chez les jeunes couples, et ce qui a rendu nécessaire l’aide à la conception d’un enfant (PMA), y
compris chez les couples de même sexe. Il évoquera la loi actuelle sur les
questions de procréation, et les pistes pour un changement de la loi sur la PMA
(procréation médicalement assitée) et éventuellement la
GPA (gestation pour autrui).
Sur le thème de la fin de vie, le Docteur Yves Le Poul,
médecin généraliste et coordonnateur en Ehpad dans la région de Merdrignac,
nous parlera de la loi Léonetti telle qu’elle existe, de son application, et de
la demande des malades pour une fin de vie dans la dignité. Il nous parlera en
particulier de son travail au sein des Ehpad, pour permettre autant qu’il est
possible aux malades en fin de vie de rester dans la structure, d’être
soulagés, accompagnés par les familles et une équipe de soins palliatifs, afin
d’éviter toute hospitalisation prolongée.
Autour de ces sujets graves, le comité national d’éthique dirigé
par le Professeur J.F. Delfraissy, vient de donner un avis consultatif qui
devrait intervenir lors des débats parlementaires à venir : quelle sera
l’évolution de la loi ? il est important que chacun puisse débattre et
bien comprendre les enjeux autour de ces questions.
Ci-dessus, le Docteur Lannou; derrière, le Docteur LE POUL. Photo Dominique Tardivel. |
Laur’art
compte-rendu de la soirée du jeudi 18 octobre : débat de bioéthique.
Première partie par Dominique Tardivel.
Première partie par Dominique Tardivel.
Le docteur Le Lannou, ancien
directeur du centre d’étude et de conservation des ovocytes et du sperme
humain, a débuté son propos par un
récapitulatif historique. En fait, le centre d’études et de fécondation du sperme
humain (Cecos) existe depuis 1973. On met alors en place une philosophie du don
de sperme : solidarité, gratuité, anonymat.
Toutefois, les questions que l’on se
pose aujourd’hui étaient déjà d’actualité : alors une première loi de
bioéthique est-elle publiée en 1994 puis elle sera révisée en 2004 puis en
2011.
Aujourd’hui, on ne remet pas en
cause la gratuité mais on parle de « remboursement de frais. »
Par ailleurs, nous sommes l’un des
seuls pays d’Europe qui maintienne l’anonymat. En fait, les couples receveurs
souhaitent, à 90%, que l’on conserve cet anonymat. De la même façon, les
donneurs ne sont pas prêts à assumer leur paternité. Par ailleurs, selon le
Docteur Le Lannou et contrairement à ce qu’on entend parfois dans les média, les 50 000 enfants, nés en France d’un
don de sperme, ne sont pas désireux de
connaître leur géniteur. Toutefois, récemment, le Conseil national d’éthique a
donné son feu vert « un peu vite » à la levée de l’anonymat. Un
problème se pose également : les antécédents familiaux qu’il est bon de
connaître lors d’une consultation médicale. On pourrait alors les faire
connaître à l’enfant et sa famille sans toutefois divulguer l’identité du
géniteur.
Selon le médecin, l’arrivée de la
P.M.A. pour les femmes seules et les couples de lesbiennes change la donne. En effet, jusqu’alors, on
venait en aide à des couples infertiles ou hypofertiles. Désormais, on quitte
le cadre strictement thérapeutique pour le domaine des cas particuliers. Dès
lors, est-il juste que la P.M.A. soit remboursée par la Sécurité sociale alors
que nous ne sommes plus dans le médical ? D’ailleurs, on assiste à des
dérives comme la conservation des ovocytes pour convenance personnelle en
attendant « le bon moment. » Quant à la gestation pour autrui,
au-delà des cas particuliers de vedettes des média, elle pose question dans la
mesure où elle scelle la marchandisation du corps humain. En Asie, des femmes
vont proposer leur ventre mais pour des raisons financières uniquement. Elles
sont rémunérées bien sûr mais bien moins que les intermédiaires qui, eux,
« se sucrent » au passage. Et, si par malheur, l’enfant est mal
formé, qui voudra de lui ?
Cet exposé très riche, sans langue
de bois, a suscité l’intérêt des personnes présentes qui ont formulé des
questions ou apporté leur propre témoignage.
Les assistants à la conférence écoutent attentivement les consignes des Docteurs LANNOU et LE POUL. Photo dominique TARDIVEL. |
2ème
partie de la soirée animée par le Dr Le Poul par Monique Leclerc.
Le Dr Yves Le Poul nous a d’abord
présenté son parcours professionnel : après sa formation de médecin et sa
spécialisation en neuro-psychiatrie dans les années 60, il a choisi de
s’installer à Ploërmel comme généraliste, et d’assurer le suivi des malades
dans un service hospitalier de gériatrie ; aujourd’hui retraité, il
poursuit son activité en tant que médecin coordonnateur dans deux EHPAD de la
région, Merdrignac et Mur-de Bretagne.
Premier constat : l’espérance
de vie des personnes n’a cessé de s’allonger, particulièrement depuis la fin de
la seconde guerre : elle est aujourd’hui de 85 ans pour les femmes et de
79,5 pour les hommes dans notre pays. Il y a 500 000 décès en France
chaque année, pour 700 000 naissances (en 2015). Les facteurs de la
longévité sont multiples : facteurs sociaux, sanitaires, nutritionnels et
environnementaux. Cette longévité accrue pose évidemment la question d’un
accompagnement digne et solidaire des personnes en fin de vie.
Dans les Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes), on n’accueille plus des personnes valides et assez jeunes,
comme par le passé, mais des personnes ayant autour de 90 ans, souvent
polypathologiques ; les personnes plus jeunes étant maintenues le plus
longtemps possible à domicile, selon leur volonté, et grâce à l’aide de services
« à domicile » de plus en plus efficaces. Le médecin coordonnateur
est chargé de plusieurs missions : veiller à la qualité de l’accueil des
personnes, selon des règles et des protocoles nationaux ; le choix des
entrants ; et la formation des personnels de soin ou équipes soignantes.
L’accueil de personnes très âgées est rendu possible par les grands progrès
effectués par la médecine, en particulier en cardiologie : les traitements
médicamenteux ont permis d’améliorer de façon importante le confort et la longévité
des personnes âgées et des malades.
Quand un pensionnaire a besoin d’être hospitalisé, son
hospitalisation sera le plus souvent un court séjour, et l’établissement fait
son maximum pour faire revenir rapidement les personnes qui sont attachées à
garder leurs repères. Quand arrive la fin de vie, les Ehpad gèrent cette
période selon la loi Léonetti : assurer un confort du malade en liaison
avec les familles ; lutter contre la douleur et éviter autant qu’il est
possible le transfert à l’hôpital : ainsi pour les cas lourds il est fait
appel à des collaborations avec les services de soins palliatifs (hôpital de
Kério-Pontivy) qui permettent de placer les malades sous morphine ; la
morphine, autrefois proscrite, est aujourd’hui largement utilisée en fin de vie
pour soulager les patients ; elle permet d’accompagner jusqu’à « une
sédation profonde » (hypnovel plus morphine) sans douleur ni angoisse,
dans le respect de la loi Léonetti-Claes, révisée en 2015. Cette loi cherche
également à éviter tout acharnement thérapeutique ou « obstination
déraisonnable ».
La dernière question abordée est celle de l’euthanasie :
elle est interdite en France et des sanctions graves sont encourues par les
médecins qui la pratiqueraient. Mais elle est possible dans les pays voisins et
des personnes en France y font appel. Le Dr Le Poul nous parle alors des
« directives anticipées » : un document que chacun peut rédiger
et confier à son médecin traitant ou ses proches, pour préciser les limites de
son maintien éventuel en survie artificielle. En France, 45% des médecins
seraient favorables à une aide sous forme d’euthanasie quand elle est demandée
par les patients, mais le Dr Le Poul nous dit qu’il ne se sent pas prêt pour ce
type d’intervention et souhaite continuer à accompagner les patients dans le
cadre de la loi actuelle.
De nombreuses questions posées par le public ont permis de
voir les problèmes posés par
l’accompagnement du grand âge, en particulier au plan financier, quand les
établissements privés proposent des prix souvent beaucoup plus élevés que les
revenus de la personne ; et le Dr Le Poul précise le financement
tri-partite des Ehpad : caisse de retraite, Conseil Départemental,
familles ; mais il fait remarquer une baisse des demandes d’admission en
Bretagne qui laisse supposer des difficultés pour les familles d’ordre
financier. Certains posent alors la question du financement par une assurance
privée tout au long de la vie, en plus de la solidarité ?
La soirée se termine
en remerciant nos deux intervenants pour la qualité de leurs informations, la
chaleur humaine et la générosité qui se dégagent de leur personne et de leur
propos.
Salle des fêtes à 20h30
Ouverture des portes à 20h
22230 Laurenan
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Paru le 4 novembre 2016
"L'Abbaye de Beauport"
Une abbaye maritime bretonne.
Paru le 11 janvier 2016
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