Charles JOSSELIN |
Jeudi 9 mai 2019 salle des fêtes de Laurenan
Nous accueillons Charles JOSSELIN
Il parlera autour de l'Europe, les questions migratoires, et l'aide au développement.
Charles JOSSELIN, ancien secrétaire d'Etat à la coopération, et ancien président de la "Délégation de l'Assemblée nationale pour les affaires européennes".
Voici une vidéo de la conférence:
Charles JOSSELIN, ancien secrétaire d'Etat à la coopération, et ancien président de la "Délégation de l'Assemblée nationale pour les affaires européennes".
Charles Josselin est une
personnalité bien connue dans notre région : il a été président du Conseil
général durant de longues années ( de 1976 à 1997), puis ministre de la
coopération dans le gouvernement de Lionnel
Jospin, de 1997 à 2002; également député, et député européen, il a été pendant
huit ans président de la commission de l’Assemblée nationale pour les affaires
européennes.
C’est à ce titre, et en tant que fin connaisseur du fonctionnement
de l’Europe qu’il interviendra jeudi 9
mai à Laurenan, hors de toute prise de position politique : Charles
Josselin nous le dira lui-même, il ne fait plus de politique, mais porte un
regard de « sage » sur les évolutions du « navire » Europe.
Il abordera les thèmes suivants :
-Histoire
de l’Europe, sa construction et son élargissement ;
-Difficulté
du fonctionnement démocratique au sein du Parlement européen ;
-Les
aides de l’Europe vis-à-vis des états membres, dont le volet agricole ;
(thème qui sera également développé le 18 juin par Jean Glavany) ;
-La
politique extérieure de l’Europe en particulier vis-à-vis de l’Afrique :
l’aide au développement et les questions migratoires ;
-
La
sécurité de l’Europe : l’Europe de la défense ou une défense
européenne ?
Au cours du débat qui suivra Charles Josselin répondra aux
questions du public : une soirée riche en perspective, autour d’un grand sujet
d’actualité, et où nous serons heureux d’écouter l’éloquence et la grande
expérience de cette figure de la vie politique récente et passée.
Compte rendu préparé par notre présidente
Monique LECRERC
Monique Leclerc et Charles Josselin. |
Compte rendu préparé par notre présidente
Monique LECRERC
Laur’art conférence de
Charles Josselin sur l’Europe
Laurenan/ Jeudi 9 mai
2019
L’association Laur’art accueillait jeudi dernier Charles Josselin, ancien
président du Conseil général et ancien ministre, pour parler de l’Europe. La
soirée s’est déroulée devant une soixantaine de personnes et a donné lieu à un
exposé passionnant sur l’histoire de la construction européenne, son origine
dans le besoin de paix, puis sur les grandes questions qui se posent
aujourd’hui, dans son fonctionnement à 28 pays.
Ch. Josselin a introduit son propos sur une citation d’un chef
d’état : « l’Europe s’est construite après guerre sur la peur de
l’avenir, aujourd’hui elle a peur de son avenir. » Une fois posé le
tableau, Charles Josselin rappelle les principaux dossiers qu’il a eus à gérer
à partir des années 88 et 89 en tant que responsable de la délégation
européenne du Conseil Général : c’est l’époque de la chute du mur de
Berlin, l’Europe compte 12 pays, et la présidente est Simone Veil . Les
gros dossiers sont : le naufrage de l’Amoco Cadiz ; le projet de
transport trans-manche (tunnel ou pont ?), les quotas de pêche pour les
pêcheurs bretons ; les accords de Lomé, Europe, Afrique et Caraïbes sur
l’aide au développement.
Puis, c’est un rappel de l’histoire de l’Europe : elle a d’abord été
par le passé un champ de bataille ; ensuite après la 1ère
guerre mondiale, les idées de paix ont pris le dessus, portées entre autres par
Aristide Briand, qui fut un précurseur, avec la naissance de la Société des
nations (la S.D.N.). Après la 2ème guerre mondiale, c’est Jean
Monet qui est à l’œuvre : c’est d’abord un homme d’affaire qui parcourt le
monde pour vendre le cognac de l’entreprise familiale. Ensuite avec Robert Schumann
c’est la déclaration du 9 mai 1950 et la naissance de la petite Europe : 6
pays ; l’Europe est dévastée et il faut la reconstruire, l’effort
industriel passe par la création de la Communauté du charbon et de
l’acier ; puis par le plan Marschall ; il s’agit de se redresser
ensemble avec l’Allemagne ; avec ce constat : en 1945 les identités
nationales sont détruites. En 1955 en pleine guerre froide l’idée d’une
communauté de défense européenne naît ; puis la construction du mur de
Berlin renforce le besoin de la construction européenne. Jacques Delors, envoyé
par François Mitterand, est un démocrate-chrétien ; il participe à la
signature de l’acte unique signé en 1986 ; qui précède le traité de
Maastritch en 1992, c’est l’Europe à 12 états. Ce traité institue la Communauté
européenne, qui va s’élargir progressivement à plus de pays : un conflit
naît entre ceux qui sont contre l’Europe, et ceux qui en veulent plus, les
fédéralistes. Le projet d’une constitution européenne prend forme ; en
2005 il n’est pas ratifié par notre pays lors du référendum, mais il l’est par
le parlement sous une autre forme : le traité de Lisbonne. Ce traité entérine
4 grandes libertés : liberté de circulation des personnes, des
marchandises, des services et des capitaux.
Les points positifs, les acquis de l’Europe : la création de l’Euro
en 2001 ; la PAC, un soutien puissant à l’agriculture ; l’Europe
bleue pour les pêcheurs ; la circulation des jeunes avec Erasmus…
Aujourd’hui les désirs vont vers une Europe plus sociale et plus orientée sur
l’environnement. Pourquoi l’Europe est-elle si difficile à faire changer,
évoluer ? Il existe de multiples lourdeurs, liées aux traités, à la règle
de l’unanimité ; mais dans des échanges mondialisés le niveau européen est
indispensable pour discuter avec des grands pays comme la Chine et les Etats-Unis :
par exemple dans la régulation des grandes entreprises numériques.
Un autre gros dossier est celui des migrations : Charles Josselin
nous rappelle que le chiffres des migrants a atteint un sommet en 2016 (2
millions) mais est en baisse en 2018-2019 après les accords avec la
Turquie ; la question de l’acceptation sociale des migrations et des
réactions de rejet dans plusieurs pays est à prendre en compte et à gérer avec
humanisme. Dans les pays de l’est, les identités nationales se sont d’abord
construites contre l’U.R.S.S. : il importe de convaincre ces pays qu’ils
ne seront pas seuls à supporter l’intégration des migrants.
Charles Josselin conclut son propos sur deux souhaits : il faudrait
que les parlements nationaux participent plus à la création des normes
européennes, et que l’Europe garde sa place dans la course à la mondialisation,
contre ou avec les grandes puissances.
Cet exposé, très riche et très dense, par coïncidence, s’est déroulé le 9
mai, « Jour anniversaire de la création de l’Europe » et a été centré
avant tout, sur l’histoire récente de notre continent.
Au terme de son exposé, l’Ancien député a avancé une
prévision : « Le Brexit n’ayant pu avoir lieu, les Britanniques
auront donc des représentants. On s’attend à une entrée en force de députés
pro-Brexit avec un argument facile : « C’est
l’Europe qui nous empêche de sortir. »
Ensuite, plusieurs personnes, présentes dans la salle,
sont intervenues. Tout d’abord, à propos des listes transnationales. L’ancien député a répondu : « Les
élus doivent créer un groupe et, pour cela, faire des alliances. Cela amène au
compromis qui se traduit souvent par l’immobilité et le manque de
courage. »
De son côté, Valérie Poilâne-Tabart, maire de Laurenan, a
évoqué l’idée d’une « Europe à l’intérieur d’une autre Europe » et
ce, pour avancer plus rapidement. Le conférencier a répondu que, pour cela, il faudrait un
nouveau traité. Toutefois, il pense à la constitution d’un groupe constitué des
pays de la zone euro.
Une question est posée à propos d’une défense commune :
Charles Josselin a alors souligné, qu’après le Brexit, la France va être le
seul pays de l’Union à être détenteur de l’arme nucléaire. Peut-on imaginer
qu’elle puisse être transmise à 27 pays ? Le conférencier a indiqué qu’il était pessimiste en ce qui
concerne la création d’une défense européenne commune.
Enfin, s’est posée la question d’un Smic européen. Pour Charles
Josselin, « c’est une belle idée », mais sa mise en œuvre sera
extrêmement difficile : même si des progrès sont relevés, les disparités
sont fortes : le salaire minimum roumain étant autour de 380 euros contre
2000 € pour le Luxembourg ! Si une moyenne était faite, certains pays
déploreraient leur perte de pouvoir d’achat. En outre, un autre problème
découle de celui-là : les jeunes diplômés roumains, notamment, quittent
leur pays pour un autre où ils sont mieux payés. Certains pays de l’Union se
trouvent alors privés de leur élite.
Une soirée riche et
pleine de questions d’actualité, où Charles Josselin a su nous apporter un
regard de « sage » et un recul nécessaire sur une institution menacée
mais toujours bien vivante : l’Europe ; qu’il en soit chaleureusement
remercié.
A 20h30 a la salle des fêtes de Laurenan.
Ouverture des portes à 20h.
Adhérents 4€. Non-adhérents 6€.
LAUR'ART
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monique.leclerc@wanadoo.fr : 02 97 57 37 93 - 06 86 69 57 35
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Photographe à Loudéac 22600.
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"La tranchée des bagnards"
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"L'Abbaye de Beauport"
Une abbaye maritime bretonne.
Paru le 11 janvier 2016
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