vendredi 15 mars 2019

L'Europe, les questions migratoires et l'aide au développement.










Charles JOSSELIN





Jeudi 9 mai 2019 salle des fêtes de Laurenan

Nous accueillons Charles JOSSELIN 

Il parlera autour de l'Europe, les questions migratoires, et l'aide au développement. 

Charles JOSSELIN, ancien secrétaire d'Etat à la coopération, et ancien président de la "Délégation de l'Assemblée nationale pour les affaires européennes". 



            Charles Josselin est une personnalité bien connue dans notre région : il a été président du Conseil général durant de longues années ( de 1976 à 1997), puis ministre de la coopération dans le gouvernement de  Lionnel Jospin, de 1997 à 2002; également député, et député européen, il a été pendant huit ans président de la commission de l’Assemblée nationale pour les affaires européennes. 

C’est à ce titre, et en tant que fin connaisseur du fonctionnement de l’Europe qu’il interviendra jeudi 9 mai à Laurenan, hors de toute prise de position politique : Charles Josselin nous le dira lui-même, il ne fait plus de politique, mais porte un regard de « sage » sur les évolutions du « navire » Europe. 



Il abordera les thèmes suivants : 



-Histoire de l’Europe, sa construction et son élargissement ;

-Difficulté du fonctionnement démocratique au sein du Parlement européen ;

-Les aides de l’Europe vis-à-vis des états membres, dont le volet agricole ; (thème qui sera également développé le 18 juin par Jean Glavany) ;

-La politique extérieure de l’Europe en particulier vis-à-vis de l’Afrique : l’aide au développement et les questions migratoires ;

-          La sécurité de l’Europe : l’Europe de la défense ou une défense européenne ?

Au cours du débat qui suivra Charles Josselin répondra aux questions du public : une soirée riche en perspective, autour d’un grand sujet d’actualité, et où nous serons heureux d’écouter l’éloquence et la grande expérience de cette figure de la vie politique récente et passée.



Monique Leclerc et Charles Josselin.


Compte rendu préparé par notre présidente 

Monique LECRERC 




Laur’art conférence de Charles Josselin sur l’Europe

Laurenan/ Jeudi 9 mai 2019


L’association Laur’art accueillait jeudi dernier Charles Josselin, ancien président du Conseil général et ancien ministre, pour parler de l’Europe. La soirée s’est déroulée devant une soixantaine de personnes et a donné lieu à un exposé passionnant sur l’histoire de la construction européenne, son origine dans le besoin de paix, puis sur les grandes questions qui se posent aujourd’hui, dans son fonctionnement à 28 pays. 

Ch. Josselin a introduit son propos sur une citation d’un chef d’état : « l’Europe s’est construite après guerre sur la peur de l’avenir, aujourd’hui elle a peur de son avenir. » Une fois posé le tableau, Charles Josselin rappelle les principaux dossiers qu’il a eus à gérer à partir des années 88 et 89 en tant que responsable de la délégation européenne du Conseil Général : c’est l’époque de la chute du mur de Berlin, l’Europe compte 12 pays, et la présidente est Simone Veil . Les gros dossiers sont : le naufrage de l’Amoco Cadiz ; le projet de transport trans-manche (tunnel ou pont ?), les quotas de pêche pour les pêcheurs bretons ; les accords de Lomé, Europe, Afrique et Caraïbes sur l’aide au développement. 




Puis, c’est un rappel de l’histoire de l’Europe : elle a d’abord été par le passé un champ de bataille ; ensuite après la 1ère guerre mondiale, les idées de paix ont pris le dessus, portées entre autres par Aristide Briand, qui fut un précurseur, avec la naissance de la Société des nations (la S.D.N.). Après la 2ème guerre mondiale, c’est Jean Monet qui est à l’œuvre : c’est d’abord un homme d’affaire qui parcourt le monde pour vendre le cognac de l’entreprise familiale. Ensuite avec Robert Schumann c’est la déclaration du 9 mai 1950 et la naissance de la petite Europe : 6 pays ; l’Europe est dévastée et il faut la reconstruire, l’effort industriel passe par la création de la Communauté du charbon et de l’acier ; puis par le plan Marschall ; il s’agit de se redresser ensemble avec l’Allemagne ; avec ce constat : en 1945 les identités nationales sont détruites. En 1955 en pleine guerre froide l’idée d’une communauté de défense européenne naît ; puis la construction du mur de Berlin renforce le besoin de la construction européenne. Jacques Delors, envoyé par François Mitterand, est un démocrate-chrétien ; il participe à la signature de l’acte unique signé en 1986 ; qui précède le traité de Maastritch en 1992, c’est l’Europe à 12 états. Ce traité institue la Communauté européenne, qui va s’élargir progressivement à plus de pays : un conflit naît entre ceux qui sont contre l’Europe, et ceux qui en veulent plus, les fédéralistes. Le projet d’une constitution européenne prend forme ; en 2005 il n’est pas ratifié par notre pays lors du référendum, mais il l’est par le parlement sous une autre forme : le traité de Lisbonne. Ce traité entérine 4 grandes libertés : liberté de circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. 





Les points positifs, les acquis de l’Europe : la création de l’Euro en 2001 ; la PAC, un soutien puissant à l’agriculture ; l’Europe bleue pour les pêcheurs ; la circulation des jeunes avec Erasmus… Aujourd’hui les désirs vont vers une Europe plus sociale et plus orientée sur l’environnement. Pourquoi l’Europe est-elle si difficile à faire changer, évoluer ? Il existe de multiples lourdeurs, liées aux traités, à la règle de l’unanimité ; mais dans des échanges mondialisés le niveau européen est indispensable pour discuter avec des grands pays comme la Chine et les Etats-Unis : par exemple dans la régulation des grandes entreprises numériques. 

Un autre gros dossier est celui des migrations : Charles Josselin nous rappelle que le chiffres des migrants a atteint un sommet en 2016 (2 millions) mais est en baisse en 2018-2019 après les accords avec la Turquie ; la question de l’acceptation sociale des migrations et des réactions de rejet dans plusieurs pays est à prendre en compte et à gérer avec humanisme. Dans les pays de l’est, les identités nationales se sont d’abord construites contre l’U.R.S.S. : il importe de convaincre ces pays qu’ils ne seront pas seuls à supporter l’intégration des migrants.




Charles Josselin conclut son propos sur deux souhaits : il faudrait que les parlements nationaux participent plus à la création des normes européennes, et que l’Europe garde sa place dans la course à la mondialisation, contre ou avec les grandes puissances.

Cet exposé, très riche et très dense, par coïncidence, s’est déroulé le 9 mai, « Jour anniversaire de la création de l’Europe » et a été centré avant tout, sur l’histoire récente de notre continent.

            Au terme de son exposé, l’Ancien député a avancé une prévision : « Le Brexit n’ayant pu avoir lieu, les Britanniques auront donc des représentants. On s’attend à une entrée en force de députés   pro-Brexit avec un argument facile : « C’est l’Europe qui nous empêche de sortir. »






            Ensuite, plusieurs personnes, présentes dans la salle, sont intervenues. Tout d’abord, à propos des listes transnationales.  L’ancien député a répondu : « Les élus doivent créer un groupe et, pour cela, faire des alliances. Cela amène au compromis qui se traduit souvent par l’immobilité et le manque de courage. »

            De son côté, Valérie Poilâne-Tabart, maire de Laurenan, a évoqué l’idée d’une « Europe à l’intérieur d’une autre Europe » et ce, pour avancer plus rapidement. Le conférencier   a répondu que, pour cela, il faudrait un nouveau traité. Toutefois, il pense à la constitution d’un groupe constitué des pays de la zone euro. 

            Une question est posée à propos d’une défense commune : Charles Josselin a alors souligné, qu’après le Brexit, la France va être le seul pays de l’Union à être détenteur de l’arme nucléaire. Peut-on imaginer qu’elle puisse être transmise à 27 pays ? Le conférencier a  indiqué qu’il était pessimiste en ce qui concerne la création d’une défense européenne commune. 




         

   Enfin, s’est posée  la question d’un Smic européen. Pour Charles Josselin, « c’est une belle idée », mais sa mise en œuvre sera extrêmement difficile : même si des progrès sont relevés, les disparités sont fortes : le salaire minimum roumain étant autour de 380 euros contre 2000 € pour le Luxembourg ! Si une moyenne était faite, certains pays déploreraient leur perte de pouvoir d’achat. En outre, un autre problème découle de celui-là : les jeunes diplômés roumains, notamment, quittent leur pays pour un autre où ils sont mieux payés. Certains pays de l’Union se trouvent alors privés de leur élite. 

Une soirée riche et pleine de questions d’actualité, où Charles Josselin a su nous apporter un regard de « sage » et un recul nécessaire sur une institution menacée mais toujours bien vivante : l’Europe ; qu’il en soit chaleureusement remercié.



           

 

  Voici une vidéo de la conférence: 





A 20h30 a la salle des fêtes de Laurenan. 


Ouverture des portes à 20h. 


Adhérents 4€. Non-adhérents 6€.


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"La tranchée des bagnards" 

Paru le 4 novembre 2016 


"L'Abbaye de Beauport"

Une abbaye maritime bretonne.

Paru le 11 janvier 2016


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L'économie sociale et solidaire.




Patrice HENAFF, membre du réseau "RICHESS"





Jeudi 21 mars 2019

Soirée animée par Patrice HENAFF autour de

"L'économie sociale et solidaire: comment ça marche?, quelles sont les entreprises de notre région qui fonctionnent sur ce modèle?, quels emplois à la clé?"


A la salle des fêtes de Laurenan à 20h30

Ouverture de portes à 20h

Adhérents 4€. Non-adhérents 6€


Quelques images de cette soirée:



Monique LECLERC, présidente de Laur'art, présente la soirée.


Compte rendu de Monique LECRERC, présidente de Laur'art:



Laur’art : économie sociale et solidaire soirée débat 

Jeudi 21 mars 






Armand Le Ray, à gauche, et Serge Hamon.






L’accueil de cette soirée a été réalisé par Serge Hamon et Armand Le Ray ; Serge Hamon, en tant que président du Conseil de développement au sein de la communauté  LCBC a expliqué la démarche qui a conduit à la création d’un pôle de l’économie sociale et solidaire autour de Loudéac-Pontivy : sur la carte de Bretagne des structures de ce type se sont créées dans les années 2000, mais la région centre Bretagne restait une « zone blanche », et c’est à l’initiative du Conseil de développement et des bénévoles qui y siègent que cette démarche d’innovation débute en 2014 et 2015. 


 Avec le soutien financier de la Région, un nouveau modèle d’entreprise sera encouragé et soutenu, à côté de l’économie traditionnelle, et ce grâce à un vivier de bénévoles actifs qui font avancer les dossiers. Le pôle centre Bretagne de l’ESS voit le jour à Plémet le 17 décembre 2017.




Armand LE RAY explique la création de l'ESS autour du pôle Loudéac-Pontivy.



            A son tour Armand Le Ray, membre de l’ADESS (association de développement de l’ESS) souligne l’intérêt de la création de cette structure trans-départementale autour de Loudéac Pontivy : elle permet de soutenir des projets de création d’entreprises dans le respect des valeurs d’équité, de coopération et de solidarité. Actuellement en 2019 cela représente 11% de la masse salariale sur le territoire, et 33 emplois dans la structure elle-même. Une cinquantaine de projets sont accueillis et soutenus sur Loudéac/ Pontivy ; ce sont souvent des nouveaux métiers : éco-pâturage, épicerie solidaire, rénovation du bâti… ; et l’un des grands chantiers à venir est celui de l’aide à la transmission d’entreprise, parfois sous forme de SCOP (…).


Patrice HENAFF


            Ensuite c’est Patrice Hénaff, directeur du réseau RICHESS à St Brieuc qui nous a présenté les origines et le fonctionnement de l’économie sociale et solidaire. Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ? c’est un modèle qui prend ses racines dans des innovations au 19ème siècle, telle que l’entreprise de poëles Godin, qui cherchait à associer dans un esprit de solidarité et de justice sociale une usine, ses ouvriers, et des logements, une école, et tous les équipements nécessaires pour répondre à des besoins communs. Dans les années 1970, l’idée revient de créer de l’activité collective pour répondre à des enjeux d’intérêt général. 






Depuis l’année 2000 on voit se développer une nouvelle forme d’entreprenariat social, à travers des sociétés à lucrativité limitée. Enfin en 2014 la loi Hamon, relative à l’ESS, ouvre le champ à la création d’entreprises solidaires et d’utilité sociale (les ESUS). Il s’agit dès lors d’un mode d’entreprise spécifique : qui a ses valeurs propres, permet de redonner aux salariés du « pouvoir d’agir », et de provoquer « un choc coopératif ». 









A l’échelon régional, la loi NOTRE facilite la création de différents modèles d’entreprises solidaires. Les grands principes sont la création d’activité économique à côté des entreprises traditionnelles (SA ou SARL) ; des exemples existent déjà : les mutuelles, les coopératives, les associations, qui respectent ces principes : libre adhésion, réinvestissement des bénéfices dans la société, gouvernance démocratique, solidarité (principe au fondement du mutualisme) et responsabilité. C’est « l’humain» qui est au cœur de l’économie, et non les profits et les dividendes. 







Sur ces principes c’est la Bretagne qui est la première région de France par le nombre d’entreprises créées. Cela représente 12% des établissements, 12000 emplois, dont 5800 emplois créés entre 2011 et 2016, avec une croissance de 5,4 %. On peut citer de nombreux exemples à côté des mutuelles et coopératives : l’ESS se développe dans les thématiques suivantes : transition énergétique (les CIGALES), service à la personne, petite enfance, habitat partagé, circuits courts, commerce de proximité, mobilité et transport, bois, énergie, bâtiment et recyclage, ressourceries, réemploi, mais aussi collectif d’artisans et accompagnement d’entreprise. Le financement de ces créations passe par des micro-crédits, des crédits classiques ou du « financement participatif » (crowfunding), les aides du Pays, le réseau France-active. 









Patrice Hénaff cite quelques exemples de réussites et d’entreprises viables : la cantine des sardines à Morlaix, le self-garage du pays de Lorient, le Botega Matti : bistrot-épicerie traiteur à Rennes, le Champ Commun à Augan, les Biocoop… 










Pour conclure, il souligne le volet « éducation » de l’économie sociale et solidaire : il s’agit de développer à l’école une culture de l’ESS, en tant que « vecteur d’émancipation individuelle et collective » : chacun doit pouvoir adhérer, participer et prendre des responsabilités dans l’organisation. Des interventions en milieu scolaire sont désormais organisées dans les lycées, particulièrement à l’occasion de la semaine de l’économie sociale et solidaire. Pour cela on recherche à développer l’esprit de coopération plutôt que de compétition à l’école. 






La soirée se termine sur ces questions : comment canaliser l’énergie des porteurs de projets, les orienter vers la faisabilité, ou comment rendre l’utopie réalisable, si ce n’est à travers un réseau d’accompagnement d’initiatives citoyennes ?

 





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Paru le 4 novembre 2016 


"L'Abbaye de Beauport"

Une abbaye maritime bretonne.

Paru le 11 janvier 2016


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